Détérioration des conditions d’accueil à la Préfecture des Yvelines

Lettre envoyée à la préfète des Yvelines

1 | (actualisé le ) par Webmestre de RESF78

Mise à jour d’octobre 2008 : Situation à la préfecture de VERSAILLES

- Après la lettre que nous avons envoyée à la préfète cet été, et sans réponse de sa part à RESF, les queues ont été en grande partie résorbées, un système de rendez-vous ayant été instauré.

- En ce qui concerne les dossiers, il va encore y avoir des problèmes pendant au moins 2 ans, du fait d’une part de l’important retard pris dans leur traitement, et d’autre part du fait de la restructuration des services. Certaines sous préfectures devraient se voir confier une partie des dossiers (principalement Saint Germain, mais aussi Rambouillet…), mais ceci pas avant 2011.

- Les arrestations au guichet continuent.

L’article d’origine

Les conditions d’accueil à la Préfecture des Yvelines se sont encore dégradées, jusqu’à l’insupportable.

Du côté des usagers : beaucoup passent passent la nuit dans l’espoir incertain d’obtenir un ticket à l’accueil pour accéder aux guichets, créant des files sans fin dans lesquelles certains font la queue pour d’autres, parfois par solidarité, souvent contre rétribution, fatigue, exaspération.

Du côté des guichets : crispation, atmosphère tendue, agressive, dossiers non examinés, erreurs grossières non reconnues, non réparées, mépris de l’usager, insuffisance de personnel…

Conséquences : des scènes éprouvantes, désespoir conduisant à la crise de nerf, au malaise, situations bloquées, souvent catastrophiques.

La situation est très grave ; l’incident, l’émeute risquent de survenir, d’éclater d’un moment à l’autre. Et l’on appellera les forces de l’ordre pour embarquer les fauteurs de trouble !

Devant cette incurie indigne de notre démocratie, RESF, le CEFY, la LDH et le MRAP ont décidé d’envoyer une lettre ouverte à Madame la Préfète des Yvelines, nouvellement nommée pour lui demander de remédier au plus vite à ces « dysfonctionnements ».

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Lettre ouverte - MRAP, CEFY, LDH, RESF78

à Madame la Préfète des Yvelines,

1 Rue, Jean Houdon 78000 Versailles

Lettre ouverte à Mme la Préfète des Yvelines

Madame,

Vous venez d’être nommée préfète des Yvelines.

Nous souhaitons attirer votre attention sur les dysfonctionnements dont sont victimes les personnes étrangères qui doivent se rendre dans les services de votre préfecture.

C’est d’abord, devant les portes des bureaux, une attente éprouvante. Nombreux sont celles et ceux qui, formant une longue file humaine, passent des nuits entières Avenue de l’Europe avec l’espoir d’accéder le matin au guichet. Seuls, en effet, les premiers d’entre eux obtiendront le ticket tant convoité sans lequel il est impossible de se présenter. Cette situation, vous en conviendrez, est indigne de nos traditions d’accueil et nous espérons que vos services trouveront très prochainement une façon d’y remédier.

Les requérants sont ensuite soumis à des tracasseries administratives à répétition et à un délai très long du traitement de leur dossier. Nous déplorons une forme d’inflation des demandes administratives qui compliquent toujours plus les démarches jusqu’à les rendre incohérentes, voire incompréhensibles.
Cet état de fait entraîne un surcroît d’anxiété et de détresse pour les femmes, les hommes, les enfants qui se pressent dans vos locaux. Il crée aussi, alors que les effectifs de vos services sont insuffisants, un supplément de travail qui, bien souvent, pourrait être évité.

A ces conditions extrêmement difficiles s’ajoutent certains jours, au sein même de votre préfecture, l’arrestation d’une personne en situation irrégulière venue, confiante, s’informer de l’évolution de son dossier. La préfecture devient ainsi l’antichambre du centre de rétention. C’est à nos yeux inacceptable.

Nous constatons aussi, depuis quelques temps, une certaine désorganisation dans le fonctionnement de vos services : engagements non tenus, rendez-vous annulé à la dernière minute sans qu’aucune explication ne soit apportée ... De tels faits, s’ils devaient se reproduire, nous laisseraient craindre un manque de rigueur peu compatible avec le bon traitement des dossiers.

En espérant, Madame, que vous ferez en sorte que la situation, aujourd’hui grave et préoccupante, s’améliore, nous vous prions d’accepter nos sentiments républicains.

Fait à Versailles le 15 juillet 2008

Pour l’ensemble des signataires :
Florence Bihet et Jacqueline Dagès, référentes REFS 78