MERCREDI 6 FÉVRIER 2008 À 11 HEURES

Conférence de presse au Sénat avec les familles Popov et Diallo

(actualisé le ) par Webmestre de RESF78

LE MERCREDI 6 FÉVRIER À 11 HEURES AVAIT LIEU AU SÉNAT, SALLE GASTON MONNERVILLE UNE CONFÉRENCE PRESSE EXCEPTIONNELLE à l’invitation des sénateurs Nicole Borvo et Jean Desessard.

Exceptionnelle car elle donnait la parole, en présence de nombreux sénateurs, députés, représentants de la société civile (membres et associations-embres du Réseau Éducation Sans Frontières, citoyens), journalistes, à Sarra Diallo et à Yekaterina Popov.

" Pourchassés, expulsés, mais aussi protégés, deux rescapés prennent la parole."

Ekatarina Popov avait préféré venir seule ( sa famille vivant actuellement cachée), Sarra Diallo était entouré des siens, mais c’est avec la même détermination qu’ils se sont exprimés devant les journalistes et parlementaires présents à la conférence de presse organisée au Sénat le 6 février .

Ils ont chacun témoigné avec force de leur terrible parcours , des épreuves endurées par leur famille respective . Deux familles bien différentes, mais que les autorités de notre pays plongent dans la même détresse.

Parlementaires et anonymes, venus les écouter et les soutenir , sont intervenus pour rappeler que la politique de chiffre conduit fatalement à des situations aussi absurdes et cruelles que celles vécues aujourd’hui par les familles Popov et Diallo.

Plus que jamais, nous sommes à leurs côtés !

- Pour ceux qui n’ont pas pu venir au Sénat, RESF 78 évoque ici en quelques lignes la situation de la famille Diallo :

C’est le 30 janvier 2007 que Sarra Diallo était arrêté sur son lieu de travail à Guyancourt (78). Le 28 février , après trois premières tentatives d’embarquement forcé, il était expulsé de façon particulièrement brutale vers le Mali.
Il laissait ici dans la plus grande détresse et sans ressource, Aminata, son épouse, qui l’avait rejoint en 2000 , et leurs quatre jeunes enfants nés en France : Kinkinié ( 5 ans), Diamana ( 3 ans), Tierno ( 2 ans), Siraboula (1 mois)

Comment oublier la détermination de Sarra quand nous allions le retrouver au centre du Mesnil-Amelot après les tentatives d’expulsion ?

Comment ne pas rendre hommage au courage d’Aminata qui venait nous rejoindre avec ses enfants devant la préfecture des Yvelines pour demander la libération de Sarra ?

Comment oublier ce jour de février au tribunal de Meaux, quand les policiers arrachérent Sarra à l’affection des siens ?

Comment justifier de telles horreurs ?

S’il fallait prouver que les arguments économiques, avancés par certains , n’ont aucun sens, l’itinéraire de Sarra en apporte la démonstration :

Arrivé en France en 1988, Sarra a toujours voulu y vivre au grand jour. Ses demandes de régularisation n’aboutissant pas, il dut se résoudre à utiliser un faux document pour pouvoir gagner sa vie et subvenir aux besoins de sa famille . Durant les sept dernières années passées ici, Sarra rejoignait tôt chaque matin l’entreprise de nettoyage qui l’employait.( notons que ce secteur recrute difficilement )
La famille vivait dignement parmi nous jusqu’à ce matin du 30 janvier 2007.
Depuis l’arrestation de Sarra , la famille, privée de tout revenu , survit grâce à la solidarité. Le Conseil Général, sollicité, finance deux chambres dans un hôtel social où Aminata et les enfants sont hébergés . Ajoutons à ce tableau comptable, les frais de l’expulsion : coût du placement au CRA , escortes policières, quatre billets Air France pour Bamako.

Si, d’un point de vue humain, le traumatisme est incalculable, le moins que l’on puisse dire c’est que d’un point de vue financier " l’opération" est un échec qui coûte cher aux contribuables . Echec rendu plus éclatant encore depuis le retour de Sarra.

Car Sarra, au péril de sa vie ( traversée du désert, naufrage au large des îles Canaries), a retrouvé les siens le jour de Noêl.

Depuis son retour il nous dit sa volonté de voir ses enfants grandir ici, de pouvoir les conduire à l’école ...

Aminata et les enfants, qui le retrouvent de temps en temps à la sauvette, de peur d’une nouvelle arrestation, ont hâte de pouvoir vivre avec lui au grand jour .

Nous sommes de plus en plus nombreux à trouver indigne la situation qui leut est faite et à demander aux autorités de notre pays de laisser cette famille vivre en paix parmi nous.

Puissions nous être rapidement entendus .

* Sarra et Aminata ont vainement déposé une demande dans le cadre de la circulaire du 13 juin 2006 dont ils remplissaient les critères ;

Tous les détails :

http://www.educationsansfrontieres.org/article11620.html