6 jeunes lycéens de Sartrouville, Houilles, Carrières sur Seine et Montesson ont envoyé une lettre ouverte au Préfet

par Webmestre de RESF78

La sortie de la circulaire du 28 novembre 2012, appelée circulaire Valls, a été pour certains une bonne chose. Elle a permis des régularisations qui traînaient depuis des années de parents d’enfants scolarisés depuis plus de 3 ans et présents en France depuis plus de 5 ans.

Pour les jeunes arrivés mineurs en France et qui, à leurs 18 ans, risquent l’expulsion, ce qui est acquis, c’est la reconnaissance de leur existence.

Mais la mauvaise nouvelle, c’est que les critères très restrictifs (âge d’arrivée en France, présence des parents en France, situation administrative des parents, ...) laissent définitivement de côté la grande majorité des jeunes scolarisés que nous soutenons. La préfecture reconnaît elle-même le peu de dossiers reçus : moins de 30 dossiers pour tout le département, trois mois après la sortie de la circulaire. Pire, la circulaire devient un "carcan" qui rend plus difficile aux jeunes arrivés après 16 ans de déposer un dossier ou d’obtenir un titre Vie Privée et familiale (VPF)

6 jeunes de Sartrouville, de Houilles et des environs se sont retrouvés et ont décidé de porter collectivement leur volonté de construire leur vie ici.

Pour certains, cela va être plus facile que pour d’autres, mais pour presque tous, il y urgence car ils arrivent à une étape de leur cursus scolaire et vont se retrouver bloqués. Pas de possibilité de poursuivre en alternance après un CAP ou de s’inscrire à la fac après un bac général.

Ils ont rédigé collectivement une lettre ouverte au Préfet que vous trouverez ci-dessous

Ils sollicitent le soutien d’élus ou de "personnalités locales". Déjà une trentaine de réponses sont arrivées. Comme ils l’indiquent à la fin, ILS ONT BESOIN DU SOUTIEN DE TOUS.

Ils seront présents lors de la réunion publique qui aura lieu le samedi 13 avril à Sartrouville et se réuniront le 13 avril dès 14h sur place pour faire le point.

Lire la Lettre des jeunes majeurs au préfet :

Lettre JM Prfet - avril 2013

Lettre ouverte à Monsieur le Préfet des Yvelines
de jeunes majeurs scolarisés (Sartrouville, Houilles et environs)

Nous, Méral, Mermoz, Nadjia, Naïla, Prabhakar et Rosane, venons d’Algérie, du Bénin, du Cameroun, des Comores, de l’île Maurice et de Turquie.

Nous sommes arrivés en France alors que nous étions mineurs, souvent seuls pour rejoindre un parent (père, tuteur, frère, oncle, tante,...).
Nous sommes lycéennes ou lycéens mais pour plusieurs d’entre nous, nous devons d’urgence être régularisés pour pouvoir poursuivre nos études l’année prochaine (inscription en université ou études en alternance ) ou pour commencer à travailler après la réussite de nos examens.

Nous sommes tous là pour construire notre vie en France : La France, ce pays où nous avons passé la dernière partie de notre vie, ce pays que nous considérons comme notre patrie d’adoption. Certains d’entre nous ont du apprendre le français. Nous sommes les enfants de la France, car nous avons grandi et grandissons sur ce territoire.

Depuis plusieurs années, nous avons quitté nos pays, nos amis, afin de pouvoir rêver d’un avenir meilleur, d’avoir une bonne éducation scolaire, pour pouvoir espérer mieux que ce que le destin nous réservait. Pour certains d’entre nous, le retour au pays n’est pas envisageable.

Nous essayons de vivre le plus normalement possible, mais hélas, nous ne sommes pas comme tous les autres jeunes de notre âge : au lieu de nous soucier de notre avenir, de nos études, notre préoccupation première est la régularisation. C’est aussi la honte d’être différent et la peur d’être expulsé.

Le Réseau Education Sans Frontières (RESF) de Sartrouville, Houilles et environ (78) et des élus et autres personnalités, nous servent d’appui : c’est vers eux que nous nous sommes tournés, car nous trouvons avec eux la reconnaissance et l’aide dont nous avons besoin. Ce sont eux qui nous soutiennent aujourd’hui dans notre démarche.
Tout ce que nous voulons, c’est l’égalité des chances pour nous aussi ; nous voulons être comme tous les jeunes. C’est pourquoi nous faisons appel à votre souci de justice.

Nous demandons une régularisation avec un titre de séjour « Vie Privée et Familiale » pour pouvoir envisager une vie normale et penser à l’avenir avec plus de sérénité.

SARTROUVILLE le 22 février 2013