VOTE D’UNE RESOLUTION DE SOUTIEN AUX JEUNES MAJEURS SANS PAPIERS SCOLARISES AU CONSEIL REGIONAL ILE DE FRANCE

par Webmestre de RESF78

Le RESF (Brigitte Wieser et Richard Moyon) était invité le 1er octobre 2010 à une séance du Conseil régional d’Ile de France au cours de laquelle a été adoptée une résolution de « Soutien des élus-e-s de l’Assemblée régionale aux élèves majeurs sans papiers ». Vote en session plénière, avec applaudissements de la majorité de la salle aux représentants du RESF invités quelques instants devant la tribune et plusieurs références à l’action du réseau dans les discours. Quelques phrases bien senties : « Les lycéens sans papiers doivent être reconnus pour ce qu’ils sont, des citoyens » ou « Il faut que la France les adopte puisque leur vie est ici ».

La résolution se conclut de la façon suivante : « Le conseil régional déclare placer tous les élèves étrangers mineurs ou majeurs susceptibles d’être menacés d’expulsion sous la protection de l’assemblée régionale ;Soutient les actions de solidarité avec ces jeunes menées au sein des établissements en vue d’obtenir leur régularisation leur permettant de poursuivre leurs études en toute sérénité. »

Résolution adoptée à la majorité - groupes PS, Europe Ecologie-Les Verts, Front de Gauche (PCF, Parti de Gauche et Alternatifs) ; abstention du PRG ; contre : UMP, Nouveau centre et MRC. A noter que nous avions rencontré le président du groupe MRC (chevènementistes) quelques jours auparavant pour tenter de le convaincre… en vain.

Un parrainage de lycéens au Conseil régional sera organisé après les vacances de la Toussaint. Il est envisagé une initiative plus large (des centaines de lycéens ?) par la suite.

La résolution adoptée hier va être publiée et des vœux inspirés de ce texte seront soumis au vote des conseils d’administration des 471 lycées d’Ile de France, en principe à l’initiative des représentants de la Région dans les CA. Là où cela ne se ferait pas, par exemple pour cause d’absence du représentant de la Région, il faudrait demander aux enseignants et/ou aux représentants de parents d’élèves de proposer ce vœu plaçant explicitement les élèves sans papiers de chaque établissement sous la protection de leur établissement (administration, enseignants, parents d’élèves, élèves en âge de le faire).

Une réunion avec les syndicats d’enseignants d’Ile de France et les fédérations de parents d’élèves doit être organisée prochainement.

Au-delà de l’importance politique du vote d’hier (reflet du fait que l’opinion, y compris celle des partis, a beaucoup évolué ces dernières années), nous devons nous appuyer sur cette résolution et sur les futurs vœux des CA pour amener le maximum de lycéens sans papiers à se faire connaître et à se placer sous la protection de leur établissement.

En effet, les réactions du milieu scolaire mais aussi plus largement de couches entières de la population empêchent pratiquement l’expulsion des lycéens comme celle des familles qui ne sont plus guère pratiquées qu’à dose homéopathique (on a fait revenir certains des lycéens expulsés et les familles expulsées sont presque toutes de Dublin II au terme d’opérations très préparées, arrestation au petit matin, embarquement express et voyage en avion privé vers la Pologne le plus souvent ou le Kosovo).

La politique du ministère à l’égard des lycéens est de ne pas les expulser mais aussi de ne pas les régulariser quand rien ne se passe. Il attend qu’ils ne soient plus scolarisés pour les expulser tranquillement.

C’est dire qu’il est important de les régulariser avant qu’ils aient leur bac ! On tient peut-être l’occasion de le faire si on arrive à mobiliser suffisamment de lycées. En Ile de France mais aussi, naturellement, dans toutes les autres régions où il me semble qu’il faut prendre contact avec les conseils régionaux comme cela a été fait en Corse ou en région Centre, leur demander de voter des résolutions identiques ou proches puis les faire adopter dans les CA, etc…

L’objectif n’est pas seulement d’obtenir la régularisation de certains jeunes majeurs mais, si on le peut, un vrai recul du gouvernement.

Résolution CRIDF 1oct2010